Prise de décision complexe : faire du doute un allié
- Patricia Besset-Veziat

- 19 sept.
- 4 min de lecture

La prise de décision complexe, c’est un peu comme résoudre un puzzle géant où il manque des pièces : entre les informations qui échappent, les incertitudes et les enjeux immenses, nous pouvons parfois avoir du mal à voir clair. Et pourtant, une décision doit être prise !
Voici quelques clés pour naviguer dans ce contexte mouvant.
Accepter l’incertitude comme une donnée
Le point de départ pour gérer une décision complexe, c’est d’accepter que l’incertitude fasse partie du jeu. Ça peut sembler contre-intuitif, mais plus vous essayez de tout contrôler, plus vous vous empêchez de voir les opportunités cachées dans les zones d’ombre. Plutôt que de chercher à avoir toutes les réponses immédiatement, apprenez à appréhender voire même apprécier l’inconnu. C’est souvent là que se trouve la vraie valeur ajoutée.
L’idée est de passer de « Je dois être sûr à 100 % avant de décider » à « Je vais avancer avec les informations dont je dispose, et ajuster en cours de route ». Ce n’est pas facile, mais c’est le seul moyen de prendre des décisions avec agilité, sans se figer par la peur de l’erreur.
Changer de perspective, parfois de façon radicale
L’une des raisons pour lesquelles les décisions complexes nous paralysent, c’est que nous avons tendance à nous enfermer dans une vision limitée. Qu’est-ce qui vous empêche de regarder le problème sous un angle totalement différent ?
Imaginons que vous soyez face au choix suivant : Mener une action rapide, mais avec des risques importants, ou opter pour une stratégie plus mesurée, mais moins innovante. Et si la solution était ailleurs ? Et si vous pouviez réinventer la question elle-même ? L'une des techniques efficaces pour sortir de cette impasse est de changer de cadre, de mettre d’autre lunettes pour regarder la situation ; par exemple, imaginez que vous n’êtes plus le décideur lui-même, mais un consultant externe. Comment aborderiez-vous ce même problème avec cet œil déporté ?
Challenger les évidences vous permet souvent de libérer des options auxquelles vous n’auriez pas pensé autrement.
Casser les schémas : questionner vos biais
Notre cerveau est un expert pour trouver des raccourcis ! Cela nous permet de prendre des décisions rapidement dans des contextes simples, mais dans des situations complexes, ces raccourcis peuvent nous tromper. Vous connaissez ce sentiment de « je le sens » ou de « c’est la meilleure option » sans vraiment savoir pourquoi ? Ce sont des biais cognitifs qui, s'ils sont mal maîtrisés, peuvent nous guider dans la mauvaise direction.
Le biais de confirmation (chercher des infos qui confirment ce que l’on pense déjà), l’illusion de contrôle (penser qu’on peut tout maîtriser), ou encore la disponibilité heuristique (être influencé par des événements récents plutôt que par les faits) sont quelques exemples de pièges qui nous guettent.
Et là, une petite remise en question s’impose : est-ce que je vois tout le tableau ou est-ce que je suis prisonnier de mon propre point de vue ?
4. Déléguer à l’incertitude : ne pas tout porter seul
La prise de décision complexe est souvent isolante, mais vous n’êtes pas seul à vivre ce dilemme. Un manager qui gère une situation complexe peut parfois être tenté de tout porter sur ses épaules. Mais pourquoi se contraindre à être omniscient ?
Parler à quelqu’un — que ce soit un collègue, un mentor ou un coach — peut débloquer des perspectives inattendues. Parfois, un simple échange permet de faire émerger des options qui étaient passées inaperçues. Ce processus de collaboration extérieure permet d’aller plus loin que ce que vous pourriez faire tout seul.
Le coaching, en particulier, permet de prendre un véritable recul par rapport à l’urgence des décisions. C’est un espace où vous pouvez réfléchir sans pression, sans jugement, et où vous pouvez explorer différentes voies, quitte à vous remettre en question.
Tester, tester, tester
La prise de décision complexe, c’est aussi une affaire d’itérations. Si une option semble prometteuse, mais que vous n’avez pas toutes les cartes en main pour juger de sa viabilité, commencez par un test à petite échelle (quand cela est possible). Vous pouvez le considérer comme une expérimentation, un test de concept, ou même un prototype de décision.
Cela vous permet d’agir sans l’angoisse de l’engagement irréversible. Vous verrez ainsi les premiers résultats avant de prendre une décision finale. C’est une manière de réduire le risque tout en avançant.
Et si un coach vous aidait à franchir le cap ?
Rien ne vaut un bon coach pour prendre du recul et appréhender sereinement les complexités d’une décision. À travers une écoute active, une remise en question bienveillante, et un accompagnement structuré, un coach peut vous aider à dissiper le brouillard de l'incertitude et à faire émerger des solutions pratiques.
J’ai récemment accompagné un cadre supérieur dans une décision stratégique où il avait du mal à sortir de son propre cadre de réflexion. En prenant du recul, en questionnant ses propres hypothèses, et en explorant plusieurs angles de vue, il a finalement fait un choix qui, tout en étant risqué, correspondait parfaitement à ses valeurs personnelles et à la vision de l’entreprise.
« Patricia m’a permis d’exprimer mes doutes sans filtre. De laisser de côté les postures assurées. D’oser dire « j’ai peur de me planter sur ce coup ». Cela m’a permis de regarder la situation autrement, sous d’autres angles et avec plus d’acuité.
Patricia m’a amené à envisager le contexte autrement, à trouver les bons appuis. In fine à être serein sur la décision prise. Et c’était la bonne ! »
Ne laissez pas la complexité vous figer
La prise de décision complexe est inévitable, mais elle ne doit pas être paralysante. En adoptant une approche méthodique, en osant changer de perspective et en vous entourant des bonnes ressources, vous pouvez transformer relever le défi et trouver la sérénité dans les sables mouvants !




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