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Le syndrome de l'imposteur - le comprendre - le combattre


Il vous arrive d’avoir l’impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas être à votre place ? de douter ?

De nombreuses personnes que j’accompagne en coaching ou en bilan de compétences me font état de ces sentiments, de ces impressions. Le fameux syndrome de l’imposteur !


Je vous présente dans cet article le syndrome, ses causes, ses symptômes et surtout comment le combattre !


Je vous souhaite une bonne lecture ! et de belles, riches et bénéfiques expérimentations !

N’hésitez pas à me contacter pour m’indiquer ce que vous avez expérimenté et quel résultat vous avez obtenu.



Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l'imposteur est un sentiment auto-entretenu d’incompétence et de doute en sa personne, en ses compétences et ce quelles que soient les réussites vécues : malgré ses réalisations, ses réussites, la personne a des pensées récurrentes qui lui soufflent qu’elle ne mérite pas son succès, qu’elle est donc un imposteur et qu’elle va être bientôt percée à jour par son entourage. Malgré les preuves constantes de validation externe, ledit imposteur n'a pas la reconnaissance interne de ses réalisations. Ce syndrome génère également un conflit entre la perception que l'on se fait des autres (surestimation des compétences d’autrui ) et la façon dont on se perçoit.


Ce sont deux professeurs de psychologie américaines, Pauline Rose Clance and Suzanne Imes qui ont les premières mis un nom sur ce phénomène en 1978, en parlant de syndrome ou de complexe de l'imposteur. Plus récemment, la Professeure Basima Tewfik, de la Sloan School of Management du MIT à Cambridge (Massachusetts), préfère parler de pensée d'imposteur : pour elle, il ne s'agit pas d'une maladie mais de pensées qui peuvent finir par disparaître.


Quelles en sont les causes ?

Les causes du syndrome de l'imposteur peuvent varier d'une personne à l'autre, mais certaines des raisons les plus courantes incluent :


Les stéréotypes sociaux et culturels : les personnes appartenant à des groupes sous-représentés peuvent se sentir comme des imposteurs parce qu'elles ne se sentent pas en adéquation avec les stéréotypes associés à leur groupe et/ou parce qu’elles peuvent avoir à faire face à des barrières supplémentaires dans leur parcours professionnel.


Une éducation autoritaire : les personnes ayant grandi dans ce type d’environnement peuvent avoir l'impression de ne jamais être assez bonnes, ce qui peut mener à des pensées d'imposteur.


La comparaison avec les autres : la comparaison constante avec les autres peut alimenter des sentiments de ne pas être assez bon.


Les performances passées : un échec va conforter la personne dans son syndrome de l’imposteur. Une réussite peut entraîner la peur de ne plus obtenir des résultats semblables !


L'imposteur auto-déclaré va mettre au point des stratégies, visant à préserver son estime de soi, en ayant recours à des mécanismes proches du perfectionnisme social, de l'auto-handicap, de l'esquive... Ces stratagèmes vont avoir comme effet de conforter ses doutes (auto-renforcement), avec l'instauration d'une spirale négative fondée sur la peur d'être, à un moment donné de son parcours, accusé de tricherie par son environnement. L'imposteur auto-déclaré se trouve dès lors dans une forme d'impasse, oscillant en permanence entre la fuite en avant et la peur de se voir démasqué.


Les stratagèmes mis en oeuvre


Le surinvestissement au service d’un perfectionnisme social : la personne souffrant du syndrome de l’imposteur a tendance à travailler sans relâche par crainte d'être découverte. Ce surinvestissement valide, chez elle, le sentiment d’imposture (« Pour y arriver, j’ai besoin de travailler plus que les autres »). Elle peut même chercher à se fixer des objectifs difficilement réalisables et hautement valorisants, pour éviter de produire une réalisation qui pourrait être évaluée et donc sanctionnée. Une telle stratégie, outre ses effets psychologiques (isolement, pressions, stress) peut ainsi nuire à la santé de l’individu et entraîner des risques d'épuisement (burn-out).


L’auto-handicap : en mettant en avant des obstacles susceptibles d'empêcher la bonne réalisation du projet, le présumé imposteur évite tout jugement et évaluation en cas d’échec. Si cette stratégie évite le jugement, elle réduit les potentialités de réalisation de l'individu et tend par conséquent à renforcer l'absence de confiance en soi. Ce qui renforcera le syndrome.


La dissimulation : la personne souffrant du syndrome de l’imposteur a le sentiment de porter un masque. D’une part, elle cherche fréquemment à dissimuler sa prétendue incompétence, à minimiser ses propres capacités. D’autre part, elle évite les prises de positions pour éviter les éventuelles controverses et critiques, voire cherche à gagner la faveur de ses interlocuteurs (managers, professeurs…). Cependant, une fois gagnée l’approbation, la faveur de l’entourage, l’imposteur commencera à remettre en question ses capacités, pensant que la validation a été donnée grâce à son charme et non ses capacités intellectuelles.


L’excès de modestie : la modestie ou l’auto-critique excessive sont les meilleures attitudes à adopter pour un imposteur. Si la personne souffrant du syndrome évite de montrer sa confiance en soi, prête le dos aux critiques, personne ne peut la défier sur son intellect ou ses idées ; il s’agit donc d'éviter les conflits et les confrontations.




Combien de personnes sont atteintes du syndrome de l'imposteur ?


À l’origine, la croyance était que seules les femmes professionnelles étaient concernées par ce phénomène. Cependant, des recherches ultérieures montrent qu’il affecte les deux sexes et des personnes avec des métiers très divers : étudiants, académiques, professionnels de la santé, du marketing, ainsi que des personnes de différentes cultures. Selon le Journal of Behavioral Science, environ 70 % de la population peut être touchée par ce syndrome ou vivre un épisode de ce syndrome au moins une fois dans sa vie.


Les personnes les plus vulnérables sont souvent des femmes, des minorités ethniques et des personnes talentueuses qui ont réussi à un niveau élevé dans leur carrière ou leur formation. Des études ont montré que le syndrome de l'imposteur est plus fréquent dans certaines professions telles que les professions universitaires, les médecins, les avocats et les ingénieurs, mais il peut toucher toutes les professions et toutes les personnes indépendamment de leur niveau d'éducation et de leur profession.


Le syndrome de l'imposteur est un phénomène courant chez les ingénieurs. Les ingénieurs sont soumis à des exigences élevées en matière de connaissances, de compétences et de capacités de résolution de problèmes, ce qui peut entraîner un sentiment de pression constante pour maintenir un haut niveau de performance. En outre, les ingénieurs peuvent souffrir de biais cognitifs tels que la sous-estimation de leurs compétences ou la surestimation des compétences des autres. De plus, dans un environnement de travail compétitif, les ingénieurs peuvent éprouver des difficultés à reconnaître et à célébrer leurs réalisations, ce qui peut entraîner un sentiment de dévalorisation de soi. Le manque de reconnaissance de la part des collègues ou des superviseurs peut également contribuer au syndrome de l'imposteur.

Etes-vous concerné par le syndrome de l'imposteur ? Faites le test.


Ce test de Clance est le plus couramment utilisé pour évaluer ce phénomène. Lien sur le test


Syndrome de l'imposteur et biais cognitifs


Le syndrome de l'imposteur est souvent associé aux biais cognitifs suivants :


Biais de surestimation de soi : ce biais consiste à surestimer ses propres compétences et capacités par rapport à celles des autres. Les personnes concernées peuvent se sentir menacées par les réalisations des autres et peuvent craindre d'être démasquées comme des imposteurs.


Biais de sous-estimation de soi : ce biais consiste à sous-estimer ses propres compétences et capacités par rapport à celles des autres. Les personnes concernées peuvent se sentir insuffisamment qualifiées pour leur travail et craindre ainsi d’être démasquées.


Biais de perfectionnisme : ce biais consiste à se fixer des normes extrêmement élevées pour soi-même et pour les autres. Les personnes souffrant de ce biais peuvent se sentir constamment insatisfaites de leur travail.


Biais de l'autodénigrement : ce biais consiste à minimiser ses propres réalisations et à les attribuer à la chance ou à l’intervention de l’entourage. Les personnes souffrant de ce biais peuvent se sentir insuffisamment valorisées pour leur travail voire auto-renforcer leur syndrome.

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Comment combattre le syndrome de l'imposteur ?


Connaître ses émotions, biais cognitifs et modes de fonctionnement ; se rappeler que le syndrome de l'imposteur est fréquent et normal, et qu’il concerne de nombreuses personnes. Apprendre sur le syndrome de l'imposteur et les biais cognitifs peut aider à comprendre les pensées et les comportements qui contribuent à ce sentiment. Lire des livres sur le sujet, assister à des conférences peut fournir des informations utiles pour surmonter le syndrome de l'imposteur.


S’entourer de personnes positives et de relations de soutien : parler avec des amis, des collègues ou un coach peut aider à comprendre que d'autres personnes peuvent éprouver les mêmes sentiments, peut aider à construire la confiance en soi.


Analyser ses pensées négatives : identifier ses pensées négatives, les reconnaître, les remettre en question et les remplacer par des pensées positives peut aider à surmonter le syndrome de l'imposteur.

Par exemple, remplacer "Je ne suis pas qualifié pour ce travail" par "J'ai des compétences et des connaissances pour accomplir ce travail. Si je constate qu’il me manque quelque chose, je saurai trouver la source, la personne qui pourra venir m’aider."


Se concentrer sur ses réalisations : tenir un journal de ses réalisations peut aider à les identifier, à les évaluer avec du recul, à les célébrer en cas de succès, à identifier des axes de progression, à apprendrez à voir l'échec comme une occasion d'apprendre et de grandir, plutôt que comme un signe d’incapacités. Ce journal peut également aider à se concentrer sur ses réalisations plutôt que sur ses insuffisances.


Prendre soin de soi : en adoptant une bonne alimentation, en faisant de l'exercice régulièrement et en trouvant des activités qui se détendre.


Accepter les éloges : Accepter les éloges de manière gracieuse peut aider à construire une image positive de soi-même. Plutôt que de minimiser les compliments, il est important d'en tenir compte et de les considérer comme un reflet de ses réalisations.


Se fixer des objectifs réalisables : Se fixer des objectifs réalisables peut aider à construire la confiance en soi. Atteindre ces objectifs peut aider à comprendre que ses compétences et ses capacités sont suffisantes pour accomplir des tâches difficiles.


Rechercher l’aide d’un professionnel : si les symptômes persistent et affectent significativement la vie quotidienne, il peut être utile de consulter un professionnel. Un coach peut par exemple aider à développer une perspective plus positive sur ses compétences et ses réalisations, ainsi qu'à établir des objectifs clairs pour l'avenir. Le coach peut également aider à développer une confiance en soi en travaillant sur la communication et la prise de décision. Le coach peut également aider les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur à gérer leurs émotions et leur stress, ce qui peut être particulièrement important dans des environnements de travail compétitifs. Enfin, le coach peut également aider à mieux gérer les relations avec les collègues et les superviseurs, ce qui peut améliorer la satisfaction au travail.


Quelques conseils de lecture


"Le syndrome de l'imposteur : Comment surmonter l'auto-doute et la peur de l'échec" de Pauline Clance et Suzanne Imes. Ce livre explique l'origine et les causes du syndrome de l'imposteur et prodigue des conseils pour surmonter ce sentiment.


« Le syndrôme de l'imposteur » du Dr Sandi Mann. Ecrit par une psychologue spécialiste des phobies et troubles anxieux, ce livre explique les mécanismes du syndrome de l’imposteur et les facteurs qui le favorisent, permet au lecteur d’identifier quel genre d’imposteur il est et guide sur les bonnes stratégies au travail pour muscler son estime de soi.


« Traiter la dépréciation de soi - Le syndrome de l'imposteur » de Kevin Chassangre, Stacey Callahan. Ce livre décrit précisément ce complexe et les traitements adéquats afin de guider le professionnel dans sa démarche diagnostique et curative. Ouvrage abondamment illustré de cas cliniques.


"The Imposter Syndrome: Overcoming the Fear that Haunts Your Success" de Dr. Pauline Rose Clance et Dr. Suzanne Ament Imes

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